Le quartier Belle Époque
La naissance de la station en 1881
Bien que le site des thermes de Bagnoles soit fréquenté dès la fin du 17e siècle, le tourisme en tant que tel ne se développe que deux cents ans plus tard. En 1881, la ville est en plein essor avec la venue du chemin de fer qui relie Bagnoles de l’Orne à Paris.
Pour accueillir « les baigneurs » qui arrivent en nombre, on construit des hôtels, on ouvre des cafés et restaurants ainsi que des boutiques de luxe. La station se dote d’un casino, d’un tennis, d’un golf et même d’un hippodrome.
Bagnoles devient la nouvelle station de vacances en vogue de la classe bourgeoise parisienne. Cette dernière entend bien acquérir une résidence secondaire en Normandie et profiter pleinement des bienfaits de la source, respirer l’air de la forêt et participer aux activités sportives et culturelles qui animent la ville.
La construction du quartier Belle Époque
en 1886
Albert Christophle, un enfant du pays devenu ministre des Travaux publics et qui détient une « société immobilière » souhaite dynamiser la ville et la station thermale. En 1886, il propose de créer un nouveau quartier destiné à recevoir les vacanciers.
Le lotissement se construit sur une parcelle de 43 hectares de la forêt d’Andaines, entre les thermes et la gare de chemin de fer. Le quartier articulé autour d’une place centrale est percé de trois boulevards parallèles et quatre rues perpendiculaires.
Afin de garantir l’unité de l’ensemble, Albert Christophle établit un cahier des charges strict illustré par deux villas témoins qui donnera le style et le ton de l’architecture de Bagnoles.
La villa « Le Castel » construite en 1903 par l’architecte Léon Bernard demeure sans doute la plus surprenante. Qualifiée de « maison catalogue », elle offre une richesse décorative remarquable qui servira de modèle de référence.
Les fastueuses villas de Bagnoles de l’Orne
Si les villas au style balnéaire sont toutes différentes, elles détiennent pourtant des points communs : un plan simple, une toiture en ardoise, un appareillage en grès armoricain. La brique, le bois et l’émail en éléments de décor viennent souligner les ouvertures en façade. Elles présentent de nombreux volumes avec balcons, oriels dits « bow-windows » et auvents.
Albert Christophle impose le style architectural de villégiature, mais aussi les couleurs de Bagnoles : le rouge, le vert, le jaune et le bleu qui ont chacune leur propre signification.
En 1991, le quartier Belle Époque est classé en zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager, transformée depuis 2018 en aire de mise en valeur du patrimoine. Ce dispositif permet de protéger au mieux son architecture et son cachet remarquable.
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