Le Manoir de Durcet

Des vergers en pâturage

Ce lundi après-midi, nous quittons Bagnoles de l’Orne pour participer à une visite commentée du Manoir de Durcet. Nous empruntons la route forestière pour rejoindre le lieu-dit Durcet à Magny-le-Désert situé à 6 km de la station thermale. Anaïs nous accueille dans la cour du Manoir face à la maison familiale habitée successivement par les quatre générations de la famille Breton.

Le domaine agricole est né en 1930 autour d’un élevage de vaches laitières qui compte aujourd’hui près de 250 têtes. Les vergers plantés tout autour demeurent un lieu de pâturage pour les bêtes et une ressource complémentaire liée à l’activité cidricole.

Nous débutons la visite par les vergers. Ces derniers s’étendent sur 27 hectares de pommiers hautes tiges et quelques poiriers. Les fruits sont récoltés à maturité de septembre à décembre pour obtenir du cidre, poiré, calvados, pommeau de Normandie, jus de pommes et vinaigre de cidre.

De la transformation cidricole aux chais de vieillissement

Nous pénétrons dans le bâtiment cidricole où se trouvent les différentes installations pour la fabrication de jus de pommes, de cidre et de poiré. On y trouve notamment la presse qui permet d’extraire le jus une fois que les fruits ont été triés et broyés. Nous visitons ensuite la chambre froide où demeurent les cuves de fermentation et les bouteilles prêtent à être étiquetées.

Dans les caves et chais de vieillissement sont entreposés les fûts de calvados, une eau-de-vie obtenue par distillation de cidre. La ferme assure sa fabrication sur place à l’aide d’un alambic ambulant qui reste à demeure pendant 7 à 8 semaines tous les ans. On y trouve aussi du pommeau, le « pineau normand » obtenu par l’assemblage de moût de pommes et de calvados. La dégustation qui aura lieu en fin de visite nous permettra d’apprécier les différents jus et alcools normands.

Une ferme productrice d’électricité

Le Manoir de Durcet abrite également un équipement innovant : une unité de méthanisation. Ce dispositif désormais très employé dans l’agriculture permet à la fois de traiter les effluents d’élevage et de fabriquer de l’électricité.

Nous découvrons comment fonctionne ce procédé biologique naturel qui transforme la matière organique en biogaz. Cette énergie renouvelable est ensuite utilisée sous forme combustive pour la production d’électricité et de chaleur.

La ferme fournit ainsi cinq fois plus d’électricité qu’elle n’en consomme, laquelle est réintégrée dans le réseau de distribution EDF. Cette valorisation énergique du fumier permet aujourd’hui d’alimenter l’équivalent de mille foyers domestiques.