Une fleur de la collection « fleurs nickelées » est particulière car elle n’est pas en bronze nickelé mais en cupro-manganèse (du cuivre mélangé à du manganèse). Un métal extrêmement recherché qui possède une ductilité hors du commun (c’est à dire que cela fond très rapidement).
C’est la première fois qu’une pièce faite de cupro-manganèse est de cette dimension-là. Elle a été faite dans sa masse, contrairement aux autres qui sont plongées dans un bain de nickel qui va enrober l’ensemble du bronze. L’éclairage de la pièce est donc particulière.
Avec l’explosion du prix des matières premières, il devient compliqué de travailler le cupro-manganèse.
Pour certaines collections, j’aimerais qu’on utilise le mot français, des œuvres en évolution, et non l’anglicisme, des work in progress comme on dit. Ce sont des œuvres en évolution car là c’est la version deux. Par exemple, j’ai une œuvre qui va être présentée à Bordeaux qui s’appelle « individu » qui est encore en chantier. Pour les fleurs, ça doit être la deuxième ou la troisième. Ça veut dire que je retravaille mes œuvres. J’en refais d’abord parce qu’il y a des pièces qui sont vendues au fur et à mesure. Mais ce n’est pas la même pièce que la première. En vérité ce sont toutes des originales. La loi française c’est huit + quatre œuvres reproduites. C’est-à-dire que vous avez huit œuvres numérotées qui sont des originaux que vous pouvez vendre au même prix et quatre épreuves d’artistes, ce qu’on appelle des EA. Après il faut casser le moule, vous n’avez plus le droit d’en produire. Mais ici, ce sont toutes des originales/uniques, car je reste dans l’esprit de l’ensemble de l’installation, sans forcément prendre exemple.
– Denis Monfleur –