Les mots d’Eric Darragon savent décrire ces sculptures : « Les Têtes Profondes » gardent leur secret ou plutôt leur absence de secret. Celui qu’une sculpture ne livre jamais mais qu’elle laisse supposer. Ce que l’on appelle spontanément la vie, sans savoir au juste à quoi il faut s’attendre. Un sans fond qui se cache derrière une illusion de vérité.
La sculpture de Denis Monfleur qui a pris des formes très variées ces dernières années fait exister un fantôme, l’histoire que tout le monde connaît […]. Un fantôme qui a beaucoup servi et qui continue son œuvre mais sans lequel l’art se débat avec ses inventions.
Le procédé utilisé par Denis Monfleur est la taille directe, lui permettant d’initier un dialogue avec le bois. Il transforme des billes de bois travaillées à la tronçonneuse pour un rendu brut et puissant.
Ces portraits se racontent, semblent dialoguer entre eux, se soutiennent. Des écorchés, gueules taillées, gueules cassées aux expressions parfois familières ou historiques voire cultes. Juste quelques angles et arêtes pour deviner de qui ces sculptures sont le portrait ou quelles expressions traduisent ces portraits vérités ou imaginés. Les pièces présentées ici ont été travaillées à l’aune de sa propre vision de ces personnages historiques (De Gaulle ou encore Clemenceau).
Je suis très content de les présenter pour la première fois ici à Bagnoles. Elles iront aussi à Bordeaux. Vous pouvez en être fiers.
– Denis Monfleur –