Bagnoles Orne Bebagnoles Exposition Louise Barbu Atelier Palette Peinture Pinceaux Visite AtelierBagnoles Orne Bebagnoles Exposition Louise Barbu Atelier Palette Peinture Pinceaux Visite Atelier
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La visite de l'atelier Louise Barbu

Découvrir l'univers énigmatique et singulier de Louise Barbu

Une visite immersive de l’atelier de Louise Barbu, artiste des années 70, conçu par ses enfants.

Explorer ses tableaux non figuratifs, entre nature et surréalisme, et son processus créatif interactif, où croquis sensuels et poésie improvisée révèlent une fraction de son héritage artistique riche.

Héritage et imaginaire familial

Nous arrivons devant une maison à 3 étages rue Robert Cousin et sonnons à la porte. Théophile Barbu, fils de Louise nous ouvre la porte de l’atelier. Nous rentrons dans le couloir et les premiers tableaux nous accueillent dès l’entrée.

Ce n’est pas le lieu où elle a vécu à Bagnoles de l’Orne. Théophile nous explique que l’atelier que nous nous apprêtons à visiter, est une fidèle reconstitution de son atelier par ses quatre enfants, reconstitution où l’on retrouve tout le matériel et la documentation de la peintre, les meubles et les objets qu’elle et son époux ont chinés au cours du temps. C’est un lieu qui se prête à la découverte de l’univers et de l’œuvre de Louise Barbu, à l’occasion d’un « instant d’imaginaire », pour reprendre le titre d’une de ses toiles.

Louise Barbu, née dans les années 30 était une artiste peintre qui a vécu de nombreuses années à Bagnoles de l’Orne. Elle est décédée en 2021 et repose auprès de son mari au cimetière de la ville. Elle est connue pour ses œuvres non figuratives et son univers énigmatique.

Théophile nous explique que sa mère ne peignait qu’à l’huile. Toutefois, au départ, n’ayant pas reçu de formation artistique, elle s’est improvisée en exploratrice de la nature, cueillant et collectant des fragments de végétaux sur le chemin du retour de l’école de ses enfants. Ces végétaux aux formes inattendues, ces éléments de la nature devenaient les pièces uniques d’un herbier, leurs personnalités étant mises en valeur lors des collages où ces éléments se rencontraient, dialoguaient sur des fonds aériens peints à l’huile.

Il nous raconte que ces tableaux furent exposés en 70-71 et qu’à ces occasions l’artiste eut beaucoup de retours lui expliquant qu’au fil du temps ses collages se décolleraient. Donc en 1972, Louise change sa technique, et s’applique avec une extraordinaire précision du geste à représenter en trompe-l’œil ses éléments naturels.

Nous poursuivons notre visite à travers le couloir et remarquons l’évolution de ses peintures : les végétaux deviennent fantastiques puis ils prennent des formes organiques aux couleurs claires, pastel. Louise n’a pas suivi la manière d’un courant artistique existant et s’est créé son propre chemin. Son originalité ? La façon de représenter la lumière : chaque élément a sa propre lumière, elle est comme son âme intérieure.

Avec mes frères et sœurs, nous nous sommes appuyés sur l’atelier qu’elle avait à Bagnoles et nous avons visité plusieurs endroits avant d’arrêter notre choix sur ce lieu qui se prêtait à notre projet !

Évolution de la palette et émergence du Carré Souple

Nous rentrons dans le bureau et remarquons que ses palettes ont évolué. La couleur noire est plus présente. Avec les rouges, les jaunes, les verts, sa palette et ses dessins sont plus « toniques ». Théophile nous montre un fin tracé blanc intégré parmi les formes en volume du tableau, Il s’agit du « dessin géniteur », qui est à l’origine de la peinture. A partir de 1996, l’artiste le figure sur chaque toile afin d’attirer l’attention sur le patient travail de dessin qui est la première étape de chaque création. Louise Barbu peint également sur la tranche pour continuer son dessin et concilie ainsi l’arrondi et la géométrie carrée, l’arrondi étant la force qui assouplit le carré. Ainsi métamorphosé, celui-ci devient le « Carré souple », une figure géométrique de son invention. Sur certaines toiles s’invite aussi un petit carré blanc que Louise Barbu appelle par jeu « l’interdit toléré ». C’est en référence aux films qui passaient à la télé à l’époque et qui étaient signalés par cette forme de carré blanc pour avertir de la limite d’âge. Autant d’éléments insolites qui manifestent son goût surréaliste du paradoxe.

Théophile nous fait découvrir les croquis, les dessins préparatoires qui préfigurent les œuvres patiemment architecturées. Le noir, de plus en plus présent, notamment dans les dernières œuvres du « Théâtre cosmique », fait ressortir les couleurs plus vives comme le jaune et rouge utilisés. Louise nuance le noir avec du blanc pour créer des passages qui donnent un effet de rondeur et de relief aux éléments du tableau. On trouve dans ses formes de la sensualité teintée d’érotisme.

En sortant du bureau, sur la commode en bois, nous voyons une photo : un portrait de Louise. Il est agréable de visualiser la dame à l’origine des œuvres qui nous sont dévoilées au fur et à mesure de la visite.

De la création à la réalisation

Arrivée dans le salon-atelier, nous prenons le temps de nous assoir sur le canapé, Théophile apporte des tableaux non exposés qui illustrent différentes périodes de l’œuvre. Il fait pivoter le chevalet tournant, une curiosité, sur lequel Louise a longuement travaillé. L’anecdote qui nous fait sourire ? Des œuvres de poésie, écrites directement sur une boite de chocolat vide. Nous apprenons que Louise a toujours peint dans la salle à manger ou dans le salon et que ses enfants ne manquaient pas de donner leur avis ! Elle les sollicitait d’ailleurs et était à l’écoute de toutes les remarques. Son processus était très interactif, tout en restant fidèle à sa facture originale.

La visite se termine, sans avoir pu tout voir. Bien sûr qu’avec 600 à 700 tableaux à son actif, nous ne pouvions pas tout découvrir !

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